mercredi 5 octobre 2011

Pascal Boniface, roi de la coquille

Dans Les Intellectuels faussaire, Pascal Boniface fait la leçon et croit avoir déniché la preuve de l’imposture de ceux qu’il poursuit de sa morve en pointant du doigt qu’ils font des « coquilles »… Parce qu’ils se trompent sur une date ou en note de bas de page. Pascal Boniface est à l’abri de ce risque… Puisqu’il fait très peu de note de bas de pages (ce qui permettrait au lecteur de connaître ses sources et de vérifier par lui-même), sauf pour se citer. En revanche, il n’a pas vraiment de leçons à donner en termes de « coquilles ». D’autant qu’il ne s’agit pas, dans son cas, de simples erreurs (ce qui arrive à tous les auteurs) mais de grossières boulettes. Quelques exemples comiques, à faire pâlir d’envie le philosophe Botul…

• Le Hezbollah, un "mouvement athée" 
« Le Hezbollah, un "mouvement athée ». « Une coquille » selon Pascal Boniface, qui n’a pas vraiment expliqué comment un spécialiste des relations internationales et du Proche-Orient — censé connaître deux mots d’arabe — peut ripper sur son clavier au point d’écrire pareille énormité : Hezbollah, en arabe, voulant dire… « Parti de dieu ». 





Théodore ou Franklin, quelle importance !

Au détour d'un passage intitulé "de la malhonnêteté intellectuelle en général", Pascal Boniface étale sa culture historique en citant une phrase prononcée par Roosevelt à l’égard du dictateur nicaraguayen Somoza: « c’est un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ».
Une phrase qu’il attribue à Théodore Roosevelt. Problème : Théodore Roosevelt, 26e président des Etats-Unis, est mort en 1919… Soit vingt ans avant cette fameuse phrase. C'est un autre Roosevelt, Franklin D. Roosevelt, qui l’a prononcé. Rappelons à nos lecteurs que Pascal Boniface est censé être spécialiste en géopolitique et que ce chapitre est destiné à montrer que des intellectuels sont des « faussaires » parce qu’ils font des erreurs.



Vous connaissez la fameuse phrase de Voltaire…

Pour critiquer Philippe Val, Pascal Boniface use d’une citation que beaucoup — lui compris — attribue de Voltaire « je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrais jusqu’au bout pour que vous puissiez exprimer vos idées ». Dommage que notre donneur de leçon préféré n’ait pas pris le temps de se renseigner… Il aurait appris que cette citation est attribuée à tort à Voltaire et qu’elle est en réalité d'Evelyn Beatrice Hall une auteure anglaise qui résume ainsi la position de Voltaire.


Lévinas, un physicien bien sûr !

Dans son pamphlet  intitulé Est-il permis de critiquer Israël?, Pascal Boniface croit impressionner en citant Emmanuel Levinas. Célèbre philosophe d'origine ukrainienne naturalisé français, auteur de plus de 30 livres majeurs de la philosophie contemporaine, écrits entre 1930 et 1995 (date de son décès). Mais pourquoi donc le citer à propos d’Israël ? Visiblement, Pascal Boniface a envie de mettre en avant un auteur dont il précise qu’il était  « juif » mais aussi ... « physicien » ! On peut le lire page 95 de cet ouvrage : « le physicien juif Emmanuel Lévinas ». Oups. Et Botul alors, il était philosophe ou physicien ?



Source : On se réfèrera au très bon papier de Monsieur Jo : "Pascal Boniface: tel est pris qui croyait prendre"